250 pages Parution : 2010 |
L'histoire :
Le 02 mars 1998, Natascha Kampusch, 10 ans, est kidnappée à Vienne sur le chemin de l'école par Wolfgang Priklopil, 35 ans.
Elle sera séquestrée jusqu'au 23 août 2006 principalement dans une cave aménagée, de moins de 3 mètres sur 2 aux murs en béton, sans fenêtre, enterrée pendant 3096 jours.
"Au début, j'espérais encore chaque jour, chaque heure, que la porte allait s'ouvrir et que quelqu'un viendrait me sauver. L'espoir qu'on ne me laisse pas disparaître aussi simplement que cela m'aida à supporter ces heures interminables passées dans la cave. Mais les journées se succédaient et personne ne venait. Sauf mon ravisseur".
D'abord attentif, Priklopil deviendra progressivement plus violent et exigeant envers celle qui lui servira d'esclave pendant toutes ces années.
L'évocation de cet emprisonnement, sous forme de catharsis, révélera au lecteur la force de caractère et l'abnégation de cette enfant mais aussi ses faiblesses et la prison morale dans laquelle elle s'est progressivement murée, qui l'empêcheront sans doute de s'échapper de cet enfer à plusieurs reprises.
Jusqu'à ce jour d'août 2006, à 18 ans, où elle trouvera à la fois l'occasion et la force de s'enfuir une bonne fois pour toute et de retrouver la liberté.
Mon avis :
Comment sortir de cette lecture sans une certaine douleur, celle de l'impuissance, et ne pas être empli de compassion ?
De la compassion oui, pour cette gamine enterrée pendant tant d'années, qui a su garder une force d'esprit et une lucidité sur sa condition tout au long de sa détention.
C'est sans doute, comme elle le dit, sa condition d'enfant qui l'a justement aidé à supporter tout cela. Adulte, elle en aurait été brisée, car il lui fallait aussi vivre dans une atmosphère de crainte permanente, entre les accès de violence imprévisibles et les retours au calme trop courts.
"Il n'est pas facile d'expliquer ce que l'isolement, les coups, les humiliations peuvent faire à un être humain. Comment, après tant de mauvais traitements, le seul bruit d'une porte fait paniquer au point de ne plus pouvoir respirer, encore moins marcher. Comment le cœur s'accélère, le sang bourdonne dans les oreilles jusqu'à ce qu'un commutateur bascule dans le cerveau et qu'on ne ressente plus qu'un engourdissement".
Avec un certain détachement, nécessaire, et beaucoup de recul, Natascha Kampusch relate cette période et notamment l'attachement qu'elle éprouvait malgré tout pour son ravisseur, sans que, selon elle, cela puisse être assimilé au syndrome de Stockholm :
"C'est tellement facile de s'attacher un être qu'on laisse mourir de faim".
"Le rapprochement avec le ravisseur n'est pas une maladie. Se créer un cocon de normalité dans le cadre d'un crime n'est pas un syndrome. Au contraire. C'est une stratégie de survie dans une situation sans issue, et qui est plus fidèle à la réalité que cette plate catégorisation selon laquelle les criminels sont des bêtes sanguinaires et les victimes des moutons sans défense, et dans laquelle la société se complaît".
Peu de pathos dans ce récit, précis et franc, qui met en évidence le courage de cette enfant, qui n'a jamais baissé les bras, malgré la détresse morale et physique dans laquelle elle était plongée.
"J'avais allumé une bombe. La mèche brûlait, il n'était pas possible de l'éteindre. J'avais choisi la vie. Pour le ravisseur, il ne restait que la mort".
Une lecture facile, un récit humble et touchant, parfois déchirant, qui ne laisse pas insensible.
★★★★☆
De la compassion oui, pour cette gamine enterrée pendant tant d'années, qui a su garder une force d'esprit et une lucidité sur sa condition tout au long de sa détention.
C'est sans doute, comme elle le dit, sa condition d'enfant qui l'a justement aidé à supporter tout cela. Adulte, elle en aurait été brisée, car il lui fallait aussi vivre dans une atmosphère de crainte permanente, entre les accès de violence imprévisibles et les retours au calme trop courts.
"Il n'est pas facile d'expliquer ce que l'isolement, les coups, les humiliations peuvent faire à un être humain. Comment, après tant de mauvais traitements, le seul bruit d'une porte fait paniquer au point de ne plus pouvoir respirer, encore moins marcher. Comment le cœur s'accélère, le sang bourdonne dans les oreilles jusqu'à ce qu'un commutateur bascule dans le cerveau et qu'on ne ressente plus qu'un engourdissement".
Avec un certain détachement, nécessaire, et beaucoup de recul, Natascha Kampusch relate cette période et notamment l'attachement qu'elle éprouvait malgré tout pour son ravisseur, sans que, selon elle, cela puisse être assimilé au syndrome de Stockholm :
"C'est tellement facile de s'attacher un être qu'on laisse mourir de faim".
"Le rapprochement avec le ravisseur n'est pas une maladie. Se créer un cocon de normalité dans le cadre d'un crime n'est pas un syndrome. Au contraire. C'est une stratégie de survie dans une situation sans issue, et qui est plus fidèle à la réalité que cette plate catégorisation selon laquelle les criminels sont des bêtes sanguinaires et les victimes des moutons sans défense, et dans laquelle la société se complaît".
Peu de pathos dans ce récit, précis et franc, qui met en évidence le courage de cette enfant, qui n'a jamais baissé les bras, malgré la détresse morale et physique dans laquelle elle était plongée.
"J'avais allumé une bombe. La mèche brûlait, il n'était pas possible de l'éteindre. J'avais choisi la vie. Pour le ravisseur, il ne restait que la mort".
Une lecture facile, un récit humble et touchant, parfois déchirant, qui ne laisse pas insensible.
★★★★☆
Ce livre m'avait beaucoup marquée ... je l'ai lu il y a quelques années et j'ai encore en tête certains passages ...
RépondreSupprimerOui, si on essaie d'y réfléchir on réalise alors l'horreur d'une telle situation. Cela fait froid dans le dos...
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