vendredi 12 janvier 2018

Une mort qui en vaut la peine - Donald Ray Pollock

Donald Ray Pollock - Une mort qui en vaut la peine
576 pages
Parution : 2016

L'histoire :

1917, à la frontière de la Géorgie et de l'Alabama, une famille survie de menus travaux des champs : Pearl Jewett et ses trois fils, Cane, Cob et Chimney.

Dans l'Ohio, les Fiddler, des fermiers fauchés après une arnaque et dont le fils vient de quitter le foyer sans prévenir, se demandent comment passer l'hiver.

Après la mort de leur père, les trois garçons Jewett décident, inspirés par le héros de leur unique livre, de changer de vie pour devenir braqueurs de banques et aller s'installer au Canada. 
Pour cela, ils sont prêts à tout, y compris à voler et à tuer quiconque se mettra en travers de leur route.

Ce road-trip dans une Amérique qui connait les prémices de l'air industrielle, les mènera jusqu'à Meade, petite ville proche de la ferme des Fiddler, avec sur leur chemin, des personnages hauts en couleur ; prostituées, homosexuels, gigolo, nettoyeur de latrines, barman déjanté... et toute la flicaille de la région aux trousses.

Mon avis :

Laissez-vous entraîner dans l'univers des livres de Donald Ray Pollock, ça sent l'urine et la merde, ça transpire la crasse et c'est glauque, mais tellement bien décrit, tellement vrai et finalement drôle, qu'on ne peut en sortir.

Après "Le Diable, tout le temps", ce deuxième roman de Pollock enfonce le clou de l'atmosphère sordide du début du XXème siècle dans le sud profond des Etats-Unis. Les bouseux sont sales, bêtes, froids, méchants et sans pitié.

Beaucoup de personnages (peut-être trop) ciselés et dépeints au travers de leurs failles, de leur folie intérieure forment, par leurs tranches de vie, le récit de ce roman.
Encore une fois, il y a plus à prendre dans l'atmosphère que fait régner Pollock sur son roman que dans  l'histoire en elle-même, bien qu'elle ait de l'intérêt.

A titre personnel, j'ai retrouvé une grande part de ce qui faisait l'originalité du premier roman de Pollock, en plus exacerbé. L'effet de surprise n'y est cependant plus et l'accumulation du nombre de personnages rend le récit parfois difficile à suivre.

Mais c'est tellement particulier et rare d'arriver à instiller une telle atmosphère tout au long du récit que je reste tout à fait convaincu qu'il faut avoir lu cet auteur.
★★★



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Pour aller plus loin : l'interview de Donald Ray Pollock



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