216 pages Parution : 2018 |
L'histoire :
"Les jeunes du quartier ne sont plus énervés. Les mecs avec l'envie de tout casser, la rage chevillée au corps, c'est terminé. La Haine, c'est fini. [...]
Les petits, aujourd'hui, ils ne pensent qu'à un seul truc : faire du fric, point barre."
Manon Quérouil, accompagnée de son passe-partout, Malek Dehoune, arpente les quartiers du 93 à la rencontre d'une certaine jeunesse, notamment celle que certains ont nommée "racaille", troisième génération des immigrés d'après-guerre.
Et elle aborde avec eux des sujets d'aujourd'hui, sur leur place en France et leur désir de retour au Bled, sur les trafics de drogue pour "faire du fric", sur la médecine religieuse, sur la famille, sur la prostitution, sur l'islam tel qu'il est appréhendé et mis en pratique, bref sur la transformation de ces cités de banlieue où vit une jeunesse sans repère, mais pas sans règles.
Et elle aborde avec eux des sujets d'aujourd'hui, sur leur place en France et leur désir de retour au Bled, sur les trafics de drogue pour "faire du fric", sur la médecine religieuse, sur la famille, sur la prostitution, sur l'islam tel qu'il est appréhendé et mis en pratique, bref sur la transformation de ces cités de banlieue où vit une jeunesse sans repère, mais pas sans règles.
Mon avis :
S'il y a bien une chose qu'on peut accorder à ce livre, c'est qu'il semble être écrit sur la base d'une vraie immersion et qu'il retranscrit sans doute fidèlement les idées et les rêves de ces jeunes de banlieue.
En un sens, il influence le regard que l'on pourrait porter à priori sur cette jeunesse, considérée jusque-là, à défaut d'habiter nous même dans le 93, au travers du prisme médiatique, souvent orienté et à sens unique.
D'un autre côté, ce qui nous est présenté dans la Part du Ghetto, est tout de même assez proche de l'idée préconçue que l'on s'en fait...
Et c'est là que le bât blesse. Je me refuse à penser que les citées ne sont habitées que par ces immigrés et cette racaille (même si elle a parfois grand cœur et des codes respectables - j'ai bien dit parfois !).
Il manque par conséquent un pan entier de ce qui en fait sans doute la vie.
Alors certes ils sont désertés par une certaine population au profit d'une autre et leur mode de vie occidental remplacé par des règles plus moyen-orientales et religieuses, néanmoins il reste une masse importante de citoyens dans ces quartiers, qui a sans aucune doute une existence rangée et réglée par autre chose que la vente de shit ou de son corps.
J'aurais donc aimé qu'on nous parle aussi de ceux-là, souvent oubliés des politiques... et pour le coup de Manon Quérouil aussi.
Le sujet reste néanmoins riche d'enseignement et permet sans doute une vision plus indulgente ou plus juste d'une certaine population des citées.
★★★☆☆
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