512 pages Parution : 2018 |
L'histoire :
Le 7 janvier 2015, deux frères, deux terroristes entraient dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo pour massacrer toutes les personnes présentes.
Parmi elles, Philippe Lançon.
Entouré des corps de ses compagnons et amis assassinés, il comprend progressivement et lentement qu'il a survécu et que sa mâchoire a été pulvérisée.
Commence alors le long chemin de la rémission, morale, psychologique et physique.
Coincé dans un lit d'hôpital, privé de la parole et condamné à subir les nombreuses opérations de reconstruction (qui donneront un sens au titre de l'ouvrage) et les longues attentes en intervalles, c'est ce chemin que Philippe Lançon vous propose de suivre avec lui.
A mon avis :
On est souvent passionné par le récit de ces héros qui dépassent leurs limites et font parfois preuve d'une telle résilience face à la douleur physique, psychologique et aux difficultés de la vie, qu'ils en deviennent encore plus grands.
Le truc ici, c'est que Philippe Lançon est une victime sans doute, pas un héros.
Et de fait, nous n'avons pas de raison particulière de nous intéresser à sa vie privée.
Pourtant, si l'évocation de l'attentat et le déroulé des événements, de son ressenti, est riche et prenant, le restant de ce livre n'est qu'un long défilé de soignants, d'amis, de compagnes, de famille, qui permettent à l'auteur de faire de nombreuses digressions dans le passé ou le présent, mais qui n'offrent rien de plus au lecteur que les réflexions d'un journaliste après un choc émotionnel et physique intense.
Il faut sans doute à la fois occuper ces longs mois de convalescence et réaliser la catharsis de ce drame, mais quels que soient son importance et son impact (débordant bien au-delà du petit cercle journalistique directement concerné d'ailleurs), cela ne nous intéresse que peu.
Il faut cependant accorder un véritable talent d'écrivain à Philippe Lançon dont la prose est très agréable, mais le sujet, hormis l'événement lui-même, m'a ennuyé.
★★★☆☆
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Sur Europe1, Stéphane Place donne un avis plus positif, mais pour moi un peu convenu, sur Le Lambeau :
Un livre que j'ai globalement apprécié même si certains tics "parisiens" m'ont parfois lassé...
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