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512 pages Parution : 2000 |
En 1874, Little Wolf, chef Cheyenne et grand homme-médecine entreprit un voyage vers Washington pour rencontrer le président Ulysses S. Grant.
Lors de l'entrevue qui s'en suivra, il propose que l'on offre à son peuple mille femmes blanches en échange du même nombre de chevaux indiens, pour qu'ils puissent "les épouser et apprendre la vie nouvelle qu'il leur faudra mener quand le bison aura disparu", ce qui semble inéluctable compte tenu des migrations blanches qui s'annoncent.
Si cette proposition ne peut être entendue des américains, elle chemine néanmoins et grâce à un programme secret appelé FBI (Femmes Blanches pour les Indiens), conduira dans un premier temps, à l'envoi d'une centaine de femmes, toutes volontaires car il s'agit du seul moyen pour elles de fuir un emprisonnement ou un internement en hôpital psychiatrique.
Parmi celles-ci, May Dodd, internée à la demande de sa famille qui s'opposait à son mode de vie, pour troubles nerveux.
Et voici qu'au matin du 23 mars 1875, à 25 ans, elle part en direction du Nebraska, vers le dernier camp civilisé, avant d'être livrée aux "sauvages" avec d'autres femmes, qui deviendront des épouses de Cheyennes, puis des squaws et enfin des mères.
A mon avis :
C'est en 1873 et non en 1874, que Little Wolf s'est véritablement entretenu avec le président Grant. Par ailleurs, bien que l'on n'ait pas eu connaissance des propos qui ont été tenus à l'époque, il est peu probable qu'ils tournaient autour d'un échange de femmes contre des chevaux.
C'est pourtant sur cette base que Jim Fergus nous entraine dans ce roman, dont le véritable intérêt est la description du mode de vie des indiens Cheyennes.
En effet, une fois posés le décor de l'époque et l'histoire familiale de l'héroïne, on découvre assez rapidement l'univers qui attend ces femmes blanches et auquel elles ne pouvaient se préparer tant il est éloigné du leur.
Et de fait, elles vont aller de surprise en surprise. Parfois dans le bon sens du terme, quand il s'agit des relations sociales et de l'environnement de ces villages nomades, mais parfois dans le mauvais lorsqu'il s'agira du rapport à l'alcool, aux autres tribus indiennes et à leur culture.
Toujours est-il qu'au fil de ce roman, on découvre la vie de ce peuple, de manière très documentée, ce qui laisserait presque à penser qu'il s'agit plus d'une biographie que d'un roman. Et comme le récit s'appuie en grande partie sur la vie des Cheyennes et leurs mœurs, cette réalité s'insinue tout au long du récit.
Celui-ci permet donc d'aborder les aspects enviables de la vie des indiens, mais également les dérives de ce mode de vie, dues notamment au décalage important d'avec une vie "civilisée".
Dans cet environnement, ces femmes trouveront leur place, mais permettront également au lecteur de rester en lien avec la civilisation pour ne pas s'oublier au milieu du tumulte de la vie sauvage.
Ce parallèle permanent maintient l'intérêt de ce texte tout au long du livre, finalement assez plaisant à lire et parfois sans concession.
Jim Fergus est particulièrement affuté quant à l'histoire des indiens d'Amérique, et il s'agit ici du premier volume d'une trilogie, qui sera suivie par "la vengeance des mères" et "les amazones", deux autres histoires qui débutent là où s'est achevée celle du volume précédent, chacun d'entre eux pouvant néanmoins être abordé indépendamment des autres.
★★★★☆
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