256 pages Parution : 2019 |
Un peu de l'histoire :
En cette année 2008, Paul Christian Frederic Hansen est incarcéré au Pénitencier de Montréal pour 2 ans.
Il partage sa cellule avec Patrick Horton, Hells Angel meurtrier, sensible balaise qui s'est fait tatouer l'histoire de sa vie sur la peau du dos.
Dans l'exiguïté de sa cellule et les incommodités de la promiscuité, il tente de revenir sur sa vie. Alors il convoque les absents, ceux qui sont partis, son père pasteur danois, sa mère féministe et gérante d'une salle de cinéma dans laquelle la diffusion de "Gorge Profonde" finira par achever leur mariage, sa femme pilote et métisse Algonquine, son chien...
...Et sa vie de superintendant à l'Excelsior, cet immeuble dans lequel il vient en aide aux retraités, où il est une sorte de "deus ex machina auquel on avait confié la charge, l'entretien, la surveillance et la bonne marche de ce condo de soixante-huit unités"...
...et dans lequel il commettra son forfait.
Mon avis :
C'est certain, tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon. Certains sont investis d'une mission, d'autres sont libres, d'autres sont convaincus ou d'autres encore sont étroits d'esprit...Cela vaut-il simplement de l'évoquer, même si c'est autour d'une histoire familiale difficile mais somme toute assez plate ? Sans poésie dans l'écriture, pas sûr...
Heureusement donc que la prose de Jean-Paul Dubois est magistrale. C'est elle qui fait de ce livre ce qu'il est. Elle enrichie le récit et lui fait prendre du relief.
Mais c'est insuffisant à mon avis pour en faire le roman de l'année.
J'ai toujours tendance à juger sans doute plus sévèrement (enfin, "juger" c'est un bien grand mot... "donner un avis" serait plus juste) les lauréats de prix (ce roman a obtenu le prix Goncourt 2019) parce qu'on en attend plus qu'un roman "ordinaire". Et plus on en attend, plus on est déçu lorsque l'extraordinaire n'est pas au rendez-vous.
Dans ce cas précis, j'ai trouvé ce livre peu enthousiasmant. Il m'a manqué ce petit brin de folie et cette profondeur de sentiment que j'avais rencontré dans le livre d'Olivier Bourdeaut, "En attendant Bojangles", même si la douceur et la beauté de l'écriture sont également bien là.
C'est d'ailleurs justement ce qui m'a fait apprécier ce roman et en a accéléré la lecture, même si certains versants de l'histoire m'ont dérouté car je n'en ai pas vu le sens et l'intérêt.
Un avis nuancé donc pour ce roman, sans doute un peu plus sévère qu'à l'accoutumé parce que j'en attendais plus.
★★★☆☆
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L'interview de Jean-Paul Dubois :
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