mercredi 27 janvier 2021

La brève et merveilleuse vie d’Oscar Wao - Junot Diaz

352 pages
Parution : 2010

Un peu de l’histoire :

"N'importe qui à Santo Domingo pourrait vous raconter une histoire de fukù qui s'est déchaîné dans sa famille".

Cette légende ou cette malédiction s'est abattue sur la famille d'Oscar, dans cette île sous l'emprise du dictateur Rafael Leonidas Trujillo dans les années 30 à 60.

"Oscar, à l'époque bénie de sa prime jeunesse était un petit Casanova. 
Mais à partir du moment ou Maritza l'avait largué, sa vie était partie en eau de boudin. 
Les deux années suivantes, il s'est mis à grossir à vue d'œil. La préadolescence ne lui a pas fait de cadeaux, brouillant les traits d'un visage devenu tout sauf mignon, constellant sa peau de boutons ; il a commencé à se sentir mal dans ses pompes et sa passion -pour les Sous-Cultures !- à laquelle personne n'avait jamais trouvé à redire, l'a soudain fait passer pour un Tocard avec un grand T".

"L'année de sa seconde, Oscar a découvert qu'il pesait la bagatelle de cent onze kilos".

Et le fukù avait déjà fait son œuvre sur sa mère, et n'épargnera pas sa sœur non plus...

A mon avis :

Au delà de la vie (brève et merveilleuse ?) d'Oscar, c'est aussi une part de la société Dominicaine sous la domination dictatoriale de Trujillo qui nous est exposée.
Et je crois que c'est bien ce qui fait l'intérêt de ce roman, même si cet aspect ne fait pas l'essentiel du récit et que finalement il ne soit que survolé.

Pour le reste, difficile de rentrer dans l'histoire, pour plusieurs raisons : 

-les personnages n'ont rien d'attachant, ils sont décrits par une tierce personne qui ne donne qu'une vision extérieure et insuffisante pour s'en imprégner ; 

-le mode narratif, avec un langage jeune, des mots en verlan et parfois en Espagnol ou en patois dominicain, m'ont dérouté, au point parfois de ne tout simplement pas comprendre leur sens, n'ayant que peu de notions d'Espagnol (et quand bien même, il me semble qu'une note de traduction en bas de page aurait été bienvenue) ;
 
-l'histoire de ce jeune homme et de sa famille n'a pas d'intérêt majeur en elle même, si ce n'est pour illustrer la vie sous la dictature, mais c'est insuffisant pour tenir le lecteur accroché tout au long du récit, qui par ailleurs, commence trop lentement pour instiller une dynamique de lecture. 

Il faut malgré tout reconnaitre une certaine originalité dans le style littéraire, qui démarque ce roman, mais qui reste insuffisante pour rendre ce livre indispensable.
★★

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Interview de Junot Diaz (en anglais) :




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