jeudi 12 mai 2022

Les gens heureux lisent et boivent du café - Agnès Martin-Lugand

192 pages
Parution : 2014

Un peu de l'histoire :

Diane, Colin et leur fille Clara filent le parfait amour.

Lorsqu'un camion met fin à l'histoire de Clara et Colin, Diane sombre dans la dépression durant un an, pendant lequel son ami Felix tente en vain de la sortir de sa léthargie, pour qu'elle reprenne sa vie et son travail dans ce café littéraire qu'elle a monté, qui était, avant le drame, une part de sa vie et qu'elle avait nommé "les gens heureux lisent et boivent du café".

Pour échapper au harcèlement de Felix, Diane finit par décider de s'exiler, de partir seule et loin, pour poursuivre cette dépression dans laquelle elle se complaît et qui la maintient en lien avec sa vie d'avant.

En fermant les yeux et en posant son doigt au hasard sur un atlas, elle tombe sur Mulranny en Irlande.

Et c'est là-bas qu'elle ira désormais s'enterrer.

A mon avis : 

Les gens heureux lisent et boivent du café est présenté comme un roman. Tout court. 

Et pourtant, non, ce n'est pas un roman... c'est un roman à l'eau de rose, un roman feelgood peut-être, une romance littéraire éventuellement, et certainement aussi un roman de clichés éculés sur la perte d'êtres chers (mais qu'est-ce qu'ils ont tous ces camions à s'acharner à percuter ces pauvres automobilistes !?), sur les hommes bourrus, les femmes seules, les femmes pseudos dépressives que l'on pense fragiles mais qui sont fortes à l'intérieur, les femmes qui la jouent insensibles mais qui sont transies d'amour pour ces mêmes hommes bourrus. 

Et si vous n'en avez pas assez, on vous fourguera aussi les clichés sur les hommes bourrus (les mêmes oui !), qui sont tendres à l'intérieur, qui ont souffert eux aussi mais d'une autre façon et qui ont leurs blessures qui les rendent irrésistibles, qui sont en l'espace de 30 secondes le pire ennemi puis le sauveur providentiel.

Et si ce n'est pas suffisant, on vous gavera de l'ami forcément homosexuel qui s'éclate avec ses amants, mais qui est toujours disponible pour aider ; de la famille d'avant qui était tellement parfaite ; de la petite fille tellement sage et aimante, que je ne peux résister à vous en livrer un extrait :
"Chaque soir, c'était le même rituel. Nous étions blotties l'une contre l'autre dans le canapé. Clara en chemise de nuit et moi impatiente de retrouver mon mari. Je passai dans l'entrée, Colin avait juste le temps de déposer ses dossiers sur la console avant que la petite ne saute dans ses bras. Dans le noir, je marchai sur leurs pas, dans le salon, où ils me rejoignaient. Colin avançait vers moi, je desserrais sa cravate, il m'embrassait, Clara nous séparait, nous dînions, Colin couchait notre fille, après quoi nous restions tous les deux avec la certitude de savoir Clara bien au chaud dans son lit, son pouce dans la bouche." 

Humm, bien dégoulinant...

Bref, un ramassis de clichés... et que ça d'ailleurs !
Qu'il y ait des romans d'amour et que cela réponde à la demande d'un certain nombre de lecteurs ou de lectrices, peu me chaut. Mais que l'on présente ce récit comme un roman, sans doute pour moins passer inaperçu au milieu du flot des éditions Harlequin, c'est tout simplement de l'arnaque. Et donc, si c'est un roman tout court, son style est banal, son histoire sans intérêt, ses rebondissements... inexistants.

J'ai été au bout de ma lecture d'abord en pensant que le style ne durerait qu'un temps et puis parce que je ne suis pas adepte du lectio interruptus, mais pour ne rien vous cacher et puisque j'ai peur de ne pas avoir été très clair dans mon exposé ci-dessus... je n'ai pas aimé !
☆☆☆☆

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Agnès Martin-Lugand dans l'émission "On n'est pas couché" en 2013 :








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