mardi 11 avril 2023

Là où chantent les écrevisses - Delia Owens

480 pages
Parution 2020

Un peu de l'histoire :

1952, Catherine Clark, Kya, cadette d'une famille de 5 enfants vivant dans les marais de Barkley Cove en Caroline du Nord et dont la famille se délite après le départ successif de sa mère et de ses frères et sœurs, se retrouve seule avec son père. Alcoolique, brutal et de plus en plus absent, il finira lui aussi par abandonner sa fille, qui sera dès lors et à l'âge de 10 ans, livrée à elle-même.

Aidée par quelques bonnes âmes, elle grandira à l'écart de tous, mais accompagnée en pointillé par Tate Walker, un garçon rencontré dès son plus jeune âge.

1969, le corps de Chase Andrews, jeune homme de Barkley Cove, "le meilleur quarterback qu'on avait jamais eu dans cette ville", est retrouvé dans le marécage.

Meurtre ou accident, on ne le sait pas encore, mais "dans la petite ville on racontait que Chase et la Fille des marais avaient eu une aventure un an avant son mariage".

Evidemment que le soupçon pourrait peser sur Kya, cette fille si secrète ; "la fille du marais", celle qui peut aller se cacher là où personne ne la trouvera, tout là-bas, où on entend le chant des écrevisses. "Ca veut dire aussi loin que tu peux dans la nature, là où les animaux sont encore sauvages, où ils se comportent comme de vrais animaux."

A mon avis :

On entre dans ce livre comme dans un marais... on y découvre un univers qu'on ne connait pas, on s'étonne de la dureté de la vie et des hommes, on s'émerveille de la nature qui y est décrite.

Et on se prend d'affection pour cette petite fille, abandonnée d'abord par sa famille puis par les hommes. On aime la voir évoluer, apprendre, devenir adulte.

Oui, finalement c'est un livre sur l'abandon, sur ce qu'il fait des enfants et des adultes, sur la lâcheté qu'il implique et la colère qu'il provoque, sur les conséquences qu'il génère et les souffrances qu'il laisse.

On se sent connecté avec les personnages, même si l'époque et l'environnement ne sont pas les nôtres. Car le marais c'est l'endroit des pauvres, de ceux qui ont échoué... ou des noirs à une époque ou le racisme ne se cachait pas, et surtout pas en Caroline du Nord.

Avec une écriture d'une grande poésie, Delia Owens nous entraîne donc dans son univers et l'on s'y sent bien.
Il faut reconnaitre aussi quelques improbabilités, mais en toute franchise je ne l'ai remarqué que bien après ma lecture. 
Durant celle-ci, j'étais trop plongé dans le texte pour le remarquer, mais il est vrai que la vie de cette fillette et son développement sont un peu "too much", même si elle est d'une intelligence supérieure à la moyenne.

Comme je le disais, cela n'a pas affecté ma lecture et il règne dans ce livre la même atmosphère que dans le film éponyme, à quelques détails près.
Les deux m'ont beaucoup plu.

______________________________________

Interview de Delia Owens (Babelio) :





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire