mercredi 15 février 2017

Extension du domaine de la lutte - Michel Houellebecq

156 pages
Parution : août 1997
Editeur : J'ai lu

L'histoire :

L'analyse froide d'un cadre informatique, dans la trentaine, sur les gens qui l'entourent.

Il est célibataire bien sûr, déconnecté, désabusé et surtout dépressif.
"J'ai si peu vécu que j'ai tendance à m'imaginer que je ne vais pas mourir ; il paraît invraisemblable qu'une vie humaine se réduire à si peu de chose ; on s'imagine malgré soi que quelque chose va, tôt ou tard, advenir. Profonde erreur. Une vie peu fort bien être à la fois vide et brève. Les journées s'écoulent pauvrement, sans laisser de trace ni de souvenir ; et puis, d'un seul coup, elles s'arrêtent."

Un voyage professionnel en province avec un collègue de travail, obsédé mais puceau, qu'il poussera au meurtre, lui permettra de nous faire part de son analyse du libéralisme et de la lutte qui lui est inhérente, mais qu'il élargira aux problématiques économiques ou sexuelles au gré de ses rencontres, comme une extension du domaine de la lutte.

Mon avis :

J'ai hésité longtemps avant de me plonger dans un livre de Houellebecq, le personnage n'étant pas plus engageant que ça à mon goût.
Et pourtant j'ai aimé.

Nous sommes plongés dans le journal d'un dépressif qui analyse la société et les relations humaines avec un certain détachement. Si on prend un peu de recul, il y a du second degré qui rend l'analyse plutôt drôle, voire hilarante parfois.

J'adore le cynisme froid dont il fait preuve dans sa description des relations humaines, professionnelles et sexuelles.
Ce n'est pas si souvent qu'un dépressif nous fait rire...

C'est écrit dans un style qui ressemble à son auteur finalement, sans concession, avec un petit sourire au coin de la bouche, moqueur ou je-m'en-foutiste.

Un livre qui se lit d'une traite, d'autant qu'il est court et passionnant dans sa description du pessimisme dépressif.

No future !
★★★

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