407 pages Parution : 1950 Edition : Gallimard |
L'histoire :
La fin du Capitalisme a sonné depuis la guerre nucléaire des années 50 qui a conduit à la montée de 3 régimes totalitaires mondiaux, en guerre permanente entre eux ; l'Océania, l'Eurasia et l'Estasia.
"L'acte essentiel de la guerre est la destruction, pas nécessairement de vies humaines, mais des produits du travail humain. La guerre est le moyen de briser, de verser dans la stratosphère, ou de faire sombrer dans les profondeurs de la mer, les matériaux qui, autrement pourraient être employés à donner trop de confort aux masses et, partant, trop d'intelligence en fin de compte".
Tout est sous contrôle et assumé au travers de l'image de Big Brother, placardée partout, symbole de la surveillance permanente (Big Brother vous regarde).
La société de l'Océania est structurée en 3 catégories : les membres du parti intérieur, les membres du parti extérieur, les prolétaires.
"Les buts de ces trois groupes sont absolument inconciliables. Le but du groupe supérieur est de rester en place. Celui du groupe moyen, de changer de place avec le groupe supérieur. Le but du groupe inférieur, quand il en a un - car c'est une caractéristique permanente des inférieurs qu'ils sont trop écrasés de travail pour être conscients, d'une façon autre qu'intermittente, d'autre chose que de leur vie de chaque jour- est d'abolir toute distinction et de créer une société dans laquelle tous les hommes seraient égaux".
Winston Smith est membre du parti extérieur et son rôle consiste à mettre à jour les informations diffusées par le parti, y compris lorsqu'elles contredisent celles de la veille, qu'il faut s'empresser d'oublier, jusqu'à oublier qu'on les a oublié. Car le parti contrôle tout, la pensée aussi.
Mais Winston ne peut s'empêcher de penser à ces falsifications de la vérité. Avec Julia, autre membre du parti extérieur dont il est tombé amoureux, il se met à rêver de combattre ce régime.
"S'il y a un espoir, avait-il écrit dans son journal, il est chez les prolétaires".
Mon avis :
George Orwell nous livre une description effrayante d'un régime totalitaire. A travers les questionnements et la vie de Winston il nous donne une description précise des tenants et des conséquences de ce régime ou tout est sous contrôle, et qui se résume en trois principes de propagande :
"la guerre c'est la paix,
la liberté c'est l'esclavage,
l'ignorance c'est la force"
La vision de George Orwell, dès 1950 d'un état totalitaire, basée sur le nazisme et le bolchevisme est tout à fait juste, même si l'auteur n'en a jamais fait les frais directement.
Il décrit un univers épouvantable dans lequel, soudain, l'amour prend forme. Et cet amour sera le déclencheur de l'engagement de son personnage contre le parti, même s'il sait, et nous aussi, qu'ils sont déjà morts.
"Aucun de nous deux ne saura si l'autre est vivant ou mort. Nous serons absolument démunis, absolument désarmés. La seule chose qui importe, c'est que nous ne nous trahissions pas l'un l'autre, mais, au fond, rien de changera rien. [...] Ce que l'on dit ou fait ne compte pas. Seuls les sentiments comptent. S'ils peuvent m'amener à cesser de t'aimer, là sera la vraie trahison".
Roman ultra célèbre de George Orwell, auquel on fait souvent référence à l'évocation d'une situation d'oppression (Big Brother is watching you !), c'est aussi un roman à ne pas rater.
La clairvoyance de son auteur est saisissante et on s'angoisse à chaque fois qu'on fait le parallèle avec le présent (c'est flippant de ressemblance parfois...).
Un roman facile à lire, avec quelques longueurs (mais peu).
De toute façon il faut l'avoir lu une fois dans sa vie.
LE roman d'anticipation.
★★★★☆
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire