lundi 9 novembre 2020

Impact - Olivier Norek

348 pages
Parution : 2020

 Un peu de l'histoire :

Diane Meyer, psycho criminologue à Nanterre et Nathan Modis, capitaine au 36, sont en charge respectivement de profiler et de trouver celui qui est en train de prendre en otage le nouveau PDG de Total.

La particularité de cette prise d'otage, c'est que le ravisseur ne veut rien pour lui.
Son but n'est certainement pas de conserver l'argent qu'il demande. Celui-ci devra servir de caution, pour faire changer total de stratégie industrielle et aller vers une transition écologique.
Et si c'est bien le cas, l'argent lui sera rendu.

Difficile dans ces conditions de faire de ce preneur d'otage, qui diffuse en direct sur internet les images de sa victime, l'ennemi public numéro 1. 

Au contraire, plus le temps avance et plus les internautes s'identifient et le soutiennent, voire passent à l'acte eux aussi.

Lui, en tout cas, est prêt à aller jusqu'au bout.

A mon avis : 

Et nous voilà plongés avec ce roman policier dans la longue liste des perturbations écologiques créées par l'homme et qui font déjà de notre planète un enfer où meurent chaque jour des enfants innocents (les champs pétrolifères, la pollution atmosphérique...). 

Et avec elle, son cortège d'évènements naturels causés par le réchauffement climatique (les ours affamés sur la banquise, les pluies de grêlons en France, les inondations en Inde...).

Voici donc qu'Olivier Norek se transforme en pseudo lanceur d'alerte, voire en donneur de leçons, même s'il prend bien soin de nommer les références bibliographiques sur lesquelles il s'appuie. Bon... pourquoi pas, si on retrouve les recettes de ce qui a fait son succès : de l'action, du rythme, du suspense...

Mais rien de tout cela dans ce nouveau roman. 
En parallèle de l'histoire principale, bien plate, on visite le monde et ses affres, dans le seul but de bien nous faire comprendre que l'homme est responsable des calamités qu'il subit aujourd'hui, de la pollution des grandes villes à la montée des eaux sur les ilots du Pacifique.

D'une part on nous en rebat suffisamment les oreilles dans les journaux pour ne pas l'ignorer (donc on ne découvre pas grand chose de nouveau de ce point de vue), et d'autre part, ça ne fait pas avancer beaucoup le récit lui-même et finalement ça n'apporte pas grand chose de concret.

Dans un style moins percutant que d'habitude, avec un scénario brouillon, mal fagoté, et avec des extraits parfois benêts, on a du mal à entrer complètement dans ce roman, heureusement assez court, pour ne pas dire bâclé. 

En lisant les remerciements à la fin de l'ouvrage, on peut y trouver un indice sur l'état d'esprit de l'auteur en amont de l'écriture de ce roman : "je remercie P.B., confrère de plume et médecin urgentiste, qui m'a guéri du syndrome de la page blanche".

Sans vouloir jeter l'opprobre sur l'un de nos grands écrivains de polars français, on peut légitimement se demander s'il ne s'agit pas là d'un bouquin vite torché de la part d'un auteur en manque d'inspiration, pour répondre aux exigences de la maison d'édition, et qui finalement n'a pas eu le temps de murir, de s'étoffer, de se complexifier et de se rendre bien plus intéressant.

Dommage, car jusque là, on avait été habitué à beaucoup mieux.
★★

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Olivier Norek chez Patrick Cohen sur Europe1 :



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