jeudi 3 juin 2021

Le tatoueur d'Auschwitz - Heather Morris

272 pages
Parution : 2018

Un peu de l'histoire :

Ludwig Eisenberg, surnommé Lale, est un juif de Slovaquie déporté au camp d'Auschwitz-Birkenau en avril 1942.

Rapidement après son arrivée et son installation, il contractera le typhus. 
Alors que, à l'agonie, il est jeté sur la charrette des morts et des moribonds que les SS destinent à la fosse, un ami rencontré dans le train lui sauve la vie en les suppliant de le laisser en descendre.

Guéri quelques jours plus tard grâce à la solidarité de ses codétenus, Pepan, le tatoueur du camp, ancien professeur d'économie, lui fait une proposition qui sera sans doute le tournant de sa vie : travailler avec lui comme tatoueur.
Pourquoi lui et pas un autre ? "J'ai vu un jeune homme à moitié mort de faim risquer sa vie pour te sauver. Je me suis dit que tu devais être quelqu'un de grande valeur pour qu'on prenne de tels risques pour toi."  

A la disparition de Pepan, il deviendra à son tour le tatoueur officiel du camp. Une situation privilégiée au regard de celle de la majorité de ses congénères, qui lui permettra d'organiser un trafic de nourriture et au détour d'une arrivée de train, de tomber amoureux de Gita, qu'il tatouera à son tour.

Elle lui donnera sans doute la force de survivre et de tenir son serment : "je sortirai vivant de ce camp. Je partirai en homme libre. S'il y a un enfer, je verrai ces assassins brûler dans ses flammes".

A mon avis :

Le tatoueur d'Auschwitz est un livre différent sur la détention des juifs dans les camps de concentration. Ou plutôt non, c'est un livre différent sur une histoire d'amour qui se déroule dans un univers sordide.

Même s'il raconte la même Histoire (évidemment !), même si l'on retrouve l'organisation des camps telle qu'elle est décrite par d'autres avant lui (Cf. Ginette Kolinka et Primo Levi), il en ressort néanmoins une atmosphère beaucoup moins pesante qu'à l'ordinaire. 

En effet, cette histoire d'amour entre deux prisonniers transporte notre personnage principal et donne des accents bucoliques au récit, ce qui jure quelque peu avec l'ambiance à laquelle on s'attend sur Auschwitz ou dans n'importe quel camp de concentration.

Cela donne au récit une espèce de légèreté qui interroge. De deux choses l'une ; soit la situation personnelle de Lale était finalement assez confortable (c'est à dire bien plus enviable que celle des autres, disons plutôt "privilégiée"), soit la retranscription de son histoire a été édulcorée pour ne se centrer que sur son histoire d'amour.

C'est sans doute la première hypothèse qui domine, puisque Lale lui-même s'interroge sur sa participation à l'organisation nazi (dont il se dédouane en évoquant la nécessité de survie et la fatalité d'un massacre auquel il n'aurait rien pu changer), même si sa relation avec Gita est au centre du récit.

J'allais dire qu'il s'agit d'une belle histoire... mais l'environnement historique dans laquelle elle se déroule m'en empêche. Disons plutôt qu'il s'agit d'une histoire d'amour dans un contexte écœurant.

Ce mélange des genres n'est pas forcément au goût de tous. A titre personnel il m'a troublé et m'a sans doute empêché d'apprécier cette histoire à sa juste valeur.
★★

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Le Tatoueur d'Auschwitz, avec l'auteur : Heather Morris :



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