jeudi 9 juin 2022

L'évangile de la colère - Ghislain Gilberti

569 pages
Parution : 2022

Un peu de l'histoire :

Au 36, quai des Orfèvres, le commandant Seth Kohl n'est pas n'importe qui.

C'est celui qu'on appelle le "Zombie", celui qui pendant cinq ans s'est installé en enfer après le meurtre de son frère, de sa femme et de sa petite fille alors qu'il était infiltré dans des réseaux de trafic de drogue.

Celui qui en est sorti en sauvant deux flics en difficulté et en passant un an à Saint Anne. 

Mais aussi celui qui a repris du service, car il ne sait faire que ça, en prenant la tête d'un groupe de la PJ.

Et ce groupe va être confronté à un tueur en série qui ne fait pas dans la dentelle et qui va vite. De plus en plus vite, car il est en mission pour le divin.

Entre ce tueur qui sème des cadavres derrière lui et dont il faudra décoder les motivations pour mieux le comprendre et l'appréhender, et son passé qui n'a pas fini de le rattraper, Seth Kohl devra faire preuve de tout son talent d'enquêteur, mais aussi de tueur.

A mon avis :

Il y a des cotés très intéressants dans ce thriller. 

D'une part ce personnage du "zombie", flic qui ne fait pas dans la douceur et qui n'a pas peur de sortir son flingue pour se débarrasser des assassins qui le poursuivent. Il est aussi un enquêteur hors du commun, entouré d'une équipe tout aussi efficace.
C'est un personnage profond, dont le passé douloureux et héroïque fonde le caractère. 

D'autre part, cette histoire de tueur en série agissant pour le compte de Dieu lui-même (même si ce n'est pas vraiment une première dans les romans de ce genre), qui vient s'entremêler avec les péripéties du passé de Seth Kohl qui remonte à la surface.

Tous les ingrédients sont là pour faire un roman haletant, et on n'en serait pas loin s'il n'y avait pas tout de même et malheureusement, pas mal d'improbabilités.

Déjà, le gars reprend du service comme chef de groupe après un séjour en hôpital psychiatrique et alors qu'il est toujours toxico ! Bon admettons...

Mais ces flics qui sont tellement pointilleux dans leurs enquêtes, qui font tellement attention à tous les détails pour sortir le moindre indice de chaque scène de crime (et c'est bien ! les enquêtes sont bien menées), doivent être seuls au monde à agir de la sorte... Parce que lorsqu'il s'agit de leurs propres meurtres, le contraste est frappant : ils ne sont jamais inquiétés, pas même soupçonnés. En tout cas, ce point de vue n'est pas abordé dans le récit et ils tuent avec une facilité déconcertante.

Enfin, le retour du commissaire Cécile Sanchez (personnage principale de la Trilogie des Ombres de Ghislain Gilberti : Sa majesté des ombres ; Les anges de Babylone ; Le sacre des impies) depuis sa prison, telle un Hannibal Lecter au féminin, avec sa capacité à résoudre les énigmes de l'enquête avec trois fois rien, est assez improbable. En tout cas, ce qui est improbable, c'est que les autres n'arrivent tout simplement pas aux mêmes conclusions, qui ne sont pourtant pas non plus si difficiles à tirer.

Et tout cela fait qu'on n'arrive pas à entrer totalement dans le récit. C'est dommage parce qu'il y a tous les ingrédients d'un bon policier, avec une construction du récit bien menée et une fin plutôt réussie, même si on l'a déjà vu au cinéma...
★★☆☆

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Interview Ghislain Gilberti :




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